Premier Roc-Amadour « Les baraques »
L'inauguration du Patro Roc-Amadour, le 27 juin 1948
Les religieux veillaient au bon fonctionnement de l'Édifice
Fanfare du Patro Roc-Amadour dans les années 50
Promenade à Notre-Dame- des-Bois en 1959
Jeunes devant l'autobus en 1961
|
|
Remontons le temps
En 1942, un patro ouvre ses portes dans un quartier ouvrier de la basse-ville de Québec, le quartier Saint-Roch. L'absence de cour extérieure contraint le Conseil provincial des Religieux de Saint-Vincent de Paul à suspendre les activités de cette oeuvre. C'est l'occasion pour eux de répondre favorablement à la demande insistante du chanoine Albert Godbout, alors curé de la paroisse Saint-François d'Assise, d'ouvrir un Patro dans sa paroisse, pour « occuper la jeunesse populeuse et l'éloigner des dangers qui la menacent ».
L'aventure rocambolesque des baraques
C'est ainsi qu'un soir de printemps de l'année 1948, un étrange cortège traverse le pont de Québec, en provenance de Lauzon. Sept grands fardiers transportent les murs d'anciennes « huttes militaires ». Leur destination : un terrain situé sur la 1re Avenue, en bordure de la rivière Lairet. Puis il faut reconstruire les bâtiments en partie défaits pour faciliter le transport. Les hommes font preuve d'une grande ingéniosité et travaillent de longs mois pour installer les murs qui abriteront les activités du Patro Roc-Amadour et qu'on appellera communément « les baraques ».
L'inauguration du Patro a lieu le 27 juin 1948 sous les regards fiers du père Albert Francoeur, qui en sera le premier supérieur local, du chanoine Godbout et du père Louis Houdiard, alors supérieur général de la communauté. En choisissant ce nom, les religieux souhaitent placer le patro sous la protection de Notre-Dame de Roc-Amadour, marraine des marins, comme le fit Jacques Cartier en 1536 alors qu'il pria pour la guérison de ses matelots atteints du scorbut.
Au fil du temps, les baraques seront rafistolées des dizaines de fois. Elles tiendront pourtant le coup pendant quinze ans mais les chaudières et les casseroles visant à recueillir l'eau qui coule du toit se multiplieront d'une année à l'autre, de même que les visites d'anciens « pensionnaires » de la Lairet. Un peu d'eau, des planchers branlants ou quelques vieux rats, ne freinent toutefois pas l'ardeur des frères et des jeunes qui participent déjà par centaines aux activités du Patro.
Des activités diversifiées
Des activités diversifiées, allant du sport, à la musique et au théâtre sont proposées aux jeunes qui s'inscrivent au Patro. Vous avez peut-être entendu parler de la fameuse clique de tambours et clairons ou du corps de gymnastes? Ces activités constituent un terreau fertile pour que les jeunes fassent l'apprentissage du civisme et de la discipline.
À l'époque, le Patro faisait partie intégrante de la vie paroissiale et le curé Godbout annonçait fidèlement chaque parade en chaire.
La fierté d'être gymnaste, le plaisir de jouer dans une pièce de théâtre, ou la joie d'entendre le frère Roland Blais conter des histoires contribuaient à la formation intégrale des jeunes et à leur protection sociale.
L'empreinte des Religieux de Saint-Vincent de Paul
Les valeurs portées par les religieux qui ont mis en place le Patro Roc-Amadour allaient en marquer à jamais les fondations. Ces hommes ont fait de l'accueil inconditionnel, de l'entraide, et de l'ouverture à l'autre, leur pain quotidien. Le modèle d'animation qu'ils ont privilégié reposait sur une grande confiance dans le potentiel des jeunes. Ce modèle d'animation traversera le temps sans jamais perdre de sa force.
Depuis leur arrivée au Canada, les religieux devaient quêter pour vivre et surtout pour faire fonctionner les multiples oeuvres qu'ils initiaient. C'est le père Alexandre Couture qui organisait la collecte hebdomadaire du 0.25 sous auprès des familles du quartier Limoilou et de divers autres bienfaiteurs et bienfaitrices. Grâce à cette collecte, un réseau de solidarité s'est tissé autour des religieux. Une mère de famille cousait les soutanes des pères et des frères, un menuisier venait réparer l'une des baraques… Quel abandon à la Providence de la part des jeunes religieux, heureux de participer à l'oeuvre du Patro !
|
L'équipe féminine de basket-ball dans les années 60
Préparation des repas de
la popote roulante
Le Club des beaux jours, qui offre des activités variées aux personnes âgées, fait son apparition en 1967
Une foule impuissante et émue assiste à l'événement
C'est monsieur André Duquet qui proposera au père Bernier de lever publiquement une pelletée de cendres, signant ainsi la volonté de reconstruire le Patro Roc-Amadour.
|
|
Les filles font leur entrée au Patro
« C'est le début d'un temps nouveau ». Après que Mmes Hélène Anctil et Huguette Giroux eurent été embauchées, en 1964, en tant que premières monitrices féminines du Patro, voilà que les filles peuvent s'y inscrire en 1966.
Le Service d'entraide voit le jour
Au tournant des années 1970, le contexte social connaît de multiples chambardements. Les familles éclatent, les mères-cheffes de famille se retrouvent souvent dans la pauvreté, la crise économique s'installe avec son lot de sans-emploi, le nombre de personnes âgées souffrant d'isolement et de détresse augmente.
À l'automne 1970, Mme Monique Vachon constate les difficultés que vivent les adolescentes et leurs mères dans le sillage d'une séparation. Elle met en place des loisirs familiaux en vue de les soutenir. L'entraide naturelle s'installe rapidement au sein du groupe : on échange des vêtements, on se donne un coup de main. Parallèlement, une cueillette de meubles s'organise au bingo.
C'est avec leur cœur que des femmes comme Mmes Monique Vachon, Pierrette Hamel-Rioux et Rita Thibault développeront ce qui deviendra le Service d'entraide avec des activités aussi variées qu'un regroupement de femmes séparées ou divorcées, un vestiaire, un service de cueillette et de redistribution de meubles, un service de visites aux malades, une popote roulante et une salle d'accueil pour les personnes atteintes dans leur santé mentale.
Le Patro accueille des personnes souvent oubliées
Dès 1963, les responsables du Patro mettent en place le Club du p'tit bonheur pour offrir des activités récréatives aux personnes présentant une déficience physique. Mme Monique Watters se consacrera pendant de nombreuses années à ce secteur d'activités. Quelques années plus tard, en 1971, ce sont les personnes présentant une déficience intellectuelle dont la situation interpellera les responsables du Patro qui mettront alors sur pied le secteur Loisir +.
Puis le feu fait rage
Le matin du 17 avril 1978, vers dix heures quinze, une véritable catastrophe frappe le Patro. Un feu d'une violence inouïe détruit complètement le bâtiment. Une foule impuissante et émue assiste à l'événement. Lorsque les murs s'effondrent, il ne reste que les pilastres de béton. C'est sur ceux-ci que reposera la nouvelle construction.
Un bâtiment brûle, une oeuvre se perpétue
C'est avec une pelle à la main qu'il enfonce dans les cendres encore chaudes, que le père Raymond Bernier, supérieur de la communauté, accompagné du frère Fernand Genois directeur général, affirme que le Patro renaîtra. L'épreuve est terrible puisque le bâtiment qui brûle était entièrement payé. C'est plus de 3 millions de dollars qu'il faudra recueillir pour la reconstruction. Ce pari sera relevé grâce à un mouvement exceptionnel de solidarité. Ce mouvement donnera naissance, quelques années plus tard, à la création de la Fondation Père Raymond-Bernier qui aura pour mission d'assurer la continuité de tous les Patro.
En juin 1979, il prend possession d'un nouvel édifice, qu'il occupe actuellement.
--
Depuis 2012, un agrandissement de 53 000 pieds carrés a été apporté à cet édifice comprenant, entre autres, un troisième gymnase, une piscine intérieure, une salle de psychomotricité et une cuisine communautaire.
|